Dans quelques heures, tu auras à te positionner sur la proposition d’économies du gouvernement. La tension est forte. Ne le nions pas. Tu hésites peut-être. Tu sens probablement un poids considérable sur tes épaules. J’aimerais modestement te rassurer.
Quelque-soit ton vote, camarade, tu seras un député, pragmatique, « légitimiste » pour reprendre un terme en vogue. N’écoute pas ceux qui opposent les « frondeurs » aux « légitimistes » et qui oublient que tu tiens ton mandat, ton pouvoir, du peuple.
C’est lui qui t’a légitimé.
Le lien entre emploi et bien-être a été brisé
Tu seras, j’en suis sûr, un élu de la République, pragmatique, conforme a son dessein d’apporter à « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique […] des moyens convenables d’existence ».
Tu sais que, grâce à nos amortisseurs sociaux, notre pays a opté pour une relation apaisée à la croissance : moindre quand tout le monde explose, meilleure lorsque tout le monde s’effondre.
Tu as vu, par ailleurs, que le lien entre croissance et emploi, et entre emploi et bien-être a été brisé. Partout, la valeur travail, socle de nos sociétés, est attaquée par la course à la baisse du prix du travail, celui du plus grand nombre, pas celui de quelques gourmands. Comment pourrait-on encore appeler valeur ce qui n’a plus de prix ?
La destruction des recettes, c’est la dette !
Tu te souviendras que ce n’est pas la croissance de la dépense publique qui est responsable de la dette mais le taux d’intérêt et la baisse des prélèvements obligatoires. Je te rappelle qu’entre 2000 et 2010 les trois quart de la croissance de la dette a été liée à la baisse des recettes fiscales : la destruction des recettes c’est la dette !
Si nous avions gardé la même structure de prélèvements et de dépenses qu’en 2000, la France se targuerait aujourd’hui d’être l’un des meilleurs élèves de la zone euro avec une dette cumulée inférieure à 70% du PIB et un déficit inférieur à 3%.
Tu souriras lorsque tu verras tes collègues s’acharner sur le taux de dépense publique. Cet indicateur n’a pas de sens en soi. Si on transformait la Sécurité Sociale en coopérative dans laquelle chaque Français possédait une part, et était solidaire de son équilibre tout en retirant une garantie publique devenue inutile, alors le déficit public serait inférieur de 25% et la dette publique totale diminuerait de 7%.
Les citoyens deviendraient-ils subitement plus riches ? Non. Cessons donc de conférer à cet agrégat un sens qu’il n’a jamais prétendu illustrer.
Le cœur du problème : c’est l’énergie
Tu sais bien que, sans les importations d’énergie, notre pays jouirait d’une balance commerciale moins déficitaire. Notre déficit, c’est l’énergie. Pétrole, gaz, nucléaire : tout est importé.
Régler la question énergétique de façon durable, c’est assurer le développement socio-économique de notre pays, recouvrer notre puissance diplomatique, notre indépendance. Que ce soit dans l’éolien, le solaire, l’hydrogène, notre pays dispose des PME capables de garantir notre autonomie et notre stabilité énergétique.
Vergnet, Soitec, Mcphy énergy constituent un trio capable de capter l’énergie du vent, du soleil puis de convertir et stocker les excédents électrique sous forme d’hydrogène pour les restituer lors des pics de consommation ou des baisses de production. Autrement dit, de donner enfin de la valeur à une production auparavant perdue.
Le panorama ne serait pas complet sans citer Schneider Electric qui dispose de l’expertise nécessaire pour bâtir villes, industries, commerces et réseaux électriques intelligents !
Le bon choix sans pression, ni menaces
Peut-être seras-tu loyal aux citoyens qui ont porté notre programme de 2012 reposant sur la justice, la reconstruction fiscale, la séparation des activités de prêts et de spéculation des banques, la garantie universelle et obligatoire des loyers ou encore la reconquête industrielle reposant sur le financement de l’économie et la compétitivité hors coûts.
À moins, bien sûr, que tu ne préfères la loyauté personnelle, celle que l’on accorde à un homme.
Dans tous les cas, tu effectueras le bon choix. Celui que te dicte ton âme et ta conscience car tu sais qu’un bon raisonnement n’a besoin ni de menaces, ni de pression, ni de dramatisation, ni de peur.